Nous vivons une rupture de rythme brutale et inattendue. 

Tout à coup, le flux incessant, la cadence effrénée, la quête permanente de rapidité ont cessé.

1/ Je lis et je m’interroge

Et, hasard du calendrier, je me suis plongé dans « Les Hommes Lents » (#Laurent #Vidal, #Flammarion).

L’auteur offre un décryptage pertinent, historique, sociologique et géographique de nos sociétés, emportées par une impérieuse promptitude. Une course en avant, chrétienne, puis industrielle (machine à vapeur, chronomètre) vers le toujours plus rapide.

2/ Une classification des êtres

Nous, les méridionaux, sommes souvent l’objet de railleries (« Lentement le matin. Pas trop vite, l’après-midi »).

L’auteur, lui, dénonce un classement.

Aux hommes (et aux femmes) rapides, les honneurs. Aux hommes lents, les qualificatifs péjoratifs (fainéants, oisifs, lymphatiques,…).

3/ Une nécessaire réflexion

D’un côté, louons les personnes qui font preuve d’une célérité remarquable pour sauver des vies.

De l’autre, interrogeons-nous. Ce confinement fait resurgir un temps oublié. Le temps d’attente, de pause, d’ennui.

Une rupture, une sorte de pointillés dans une ligne droite ininterrompue.

Et si nous profitions de cette accalmie forcée pour appuyer sur pause…? Un instant.