En 1997, lorsque j’officiais sur #France2, j’avais eu le plaisir d’animer la soirée du Concours #Eurovision de la Chanson, en compagnie de #Marie #Myriam. La dernière chanteuse à nous avoir fait gagner… en 1977.
Hier soir, entre deux caïpirinhas et trois tapas, je suis tombé sur l’édition 2018, dans un bar, avec des amis, au Portugal, où je passais le week-end.
Et trois enseignements me viennent.

1/ C’est un rendez-vous populaire
Qu’on le veuille ou non.
Aussi, tant que nous nous présenterons avec des chansons à texte, à message, histoire de la jouer « chanson culturelle », nous serons sûrs de perdre. Même si notre représentante avait une belle voix.
Alors, la faute à qui ? À des comités de sélection qui se pincent le nez quand on leur parle de chanson po-pu-lai-re. Or, le « populaire », le « grand public », n’est ce pas la mission du service du même nom?
Ajoutez-y, cette année, un guitariste sinistre, et la messe est dite.

2/ C’est une vitrine culturelle nationale
Ne l’oublions pas.
Sous prétexte que la langue anglaise sonne mieux, une grande majorité des pays a choisi de renoncer à sa langue, pour chanter en anglais.
Erreur: c’est le moment d’affirmer son identité et sa culture. Et c’est bien dans l’ADN du concours.
Sur ce point, heureusement, la France n’est pas tombée dans “l’anglais pour faire joli”!

3/ C’était perdu d’avance
On n’est pas près de gagner.
Il y a quelque temps, je discutais avec le Directeur des Programmes d’une chaîne publique. A un moment, je l’interpellai: « Mais pourquoi la France n’arrive-t-elle plus à l’emporter?»
Il me répondit: « Tu n’as rien compris. C’est voulu. C’est parce que ça coûte une fortune à organiser! On s’arrange donc pour être sûrs de… ne pas gagner! »

Au-delà de cette modeste réflexion musicalo-stratégico-populaire, n’oublions pas de féliciter nos amis #Portugais qui ont monté cette soirée avec brio.
D’ailleurs, les avoir cantonnés à la dernière place du classement, c’est faire bien peu de cas d’une organisation qui a dû effectivement leur coûter cher!
Il n’y a plus de justice!