Pour être passé par la Prépa HEC du Lycée Massena à Nice, je réagis à deS articles relatifs à la possible suppression des Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles et des concours d’entrée écrits.
A mon sens, ce serait une erreur.

Voici 4 raisons pour maintenir les concours écrits et les prépas, une filière de l’excellence à la française reconnue dans les milieux académiques internationaux.
1/ Les concours écrits: leviers de maîtrise de la langue française
– Avant-dernière de la classe mondiale en mathématiques, en primaire…
– Cancre en langue anglaise…
– Niveau catastrophique en français…
La France se distingue par la baisse continue de son niveau.

Or, pour la maîtrise des fondamentaux en orthographe, en grammaire, en syntaxe, il n’y a pas mieux que l’écrit!
A l’oral, on parvient à cacher ses faiblesses et ses lacunes.
A l’écrit, impossible!
N’a-t-on pas intérêt à travailler à l’amélioration de la formation des enseignants?
Avec pour conséquence, l’élévation du niveau général des étudiants.

On comprend que la crise sanitaire ait obligé à revoir provisoirement le système des concours écrits.
Supprimer complètement l’écrit serait en revanche une grave erreur.
Je précise d’ailleurs qu’aux concours, l’oral n’est pas un rattrapage, mais une barrière supplémentaire à franchir.
On est admissible après l’écrit. On n’est admis qu’après les résultats de l’oral.

2/ Les classes préparatoires: le goût de l’effort pour hisser vers le haut
A force de vouloir tirer bers le bas, niveler et supprimer les têtes qui dépassent, on oublie un point fondamental: l’excellence.
Excellence: est-ce devenu un gros mot?
En supprimant concours et classes préparatoires, on fait mécaniquement baisser le niveau global.
On tire vers le bas.
Et qu’on ne me dise pas que, seule, une infime proportion de jeunes français issus de milieux “privilégiés” y a accès.
Je suis un contre-exemple, et je ne suis pas le seul.
Mes grands-parents maternels étaient des paysans ardéchois. Mes grands-parents paternels, des paysans espagnols. On fait mieux comme “milieu favorisé”…
En supprimant les haies à sauter, le niveau de performance baisse forcément.
C’est en tendant vers l’excellence que l’on s’améliore sans cesse. Et ça se mérite.
Or l’excellence permet à la France de briller face à des concurrents du monde entier.

3/ Un enrichissement personnel, un atout professionnel
Tout ce qui m’est indispensable aujourd’hui dans ma vie professionnelle, je l’ai appris en classe préparatoire.
Certes, le cursus grande école de l’ESCP a été une formation très utile pour moi.
Mais, toutes les techniques de travail, la tournure d’esprit, les capacités intellectuelles, je les ai acquises en prépa.
Par exemple:
travailler vite et dans l’urgence
– amasser un quantité énorme de travail en un minimum de temps (à mon époque, la prépa HEC se faisait en 1 an!)
gérer le stress et la tension (on ne vit que par et pour les concours!)
structurer sa pensée et son raisonnement
se fixer des objectifs et tenter de les atteindre
bénéficier d’une saine émulation (compétition)
développer l’esprit de synthèse
aller à l’essentiel
acquérir un vaste champ de connaissances
Je ne remercierai jamais assez M. Peirano, Mlle Michel, M. Deloste, certains des professeurs que j’ai eus.

4/ Une école de la vie
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la compétition crée un véritable esprit de corps et de groupe.
Nous étions tous compétiteurs, et pourtant je me suis fait des amis.
En plus, j’étais à l’internat.
Que de fous-rires et de délires!
On se moquait des taupes, agros, vétos, khâgneux, … Nous, les épiciers!
Aujourd’hui, me viennent en mémoire des noms auxquels sont associés tous ces moments forts.
Des personnes que je revois encore avec plaisir plus de 30 ans après…
Parmi eux:
Jean-Luc Allavena
Marc Truchet
Denis Klenklé
Jean-Christophe Poncet
Patrick Mahue
Laurent Giovanetti
Margerie Barbes
Jérôme François
Bruno Tallent
Nicolas Pavesi

Pardon pour celles et ceux que j’ai oubliés!