Le Groupe M6 est un exemple de réussite entrepreneuriale.
Particularité, il n’est, ni né d’une fusion, ni de rachats successifs.
C’est une véritable création d’entreprise.
A sa tête, un leader emblématique, Nicolas de Tavernost.
36 ans après sa création, il a réussi à transformer la petite chaîne M6 en un des leaders européens des médias.

Quelle est la recette de ce succès?
Qu’est-ce qui a permis à ce “Top Chef” emblématique, qui n’était pas destiné à mettre les pieds dans le PAF, de faire monter la sauce?
Réponse en 5 ingrédients! 

1/Audace et temps d’avance
Il en a fallu de l’audace, pour se lancer dans cette aventure, alors qu’à sa création, la chaîne n’était reçue que par 30% des foyers français et qu’elle perdait 1 Million de Francs par jour!
Audace et temps d’avance, lorsque le groupe décide de se lancer en 2008, dans le streaming, avec M6 Replay.
Et dire que, en 1987, la Ministre de la Culture de l’époque qualifiait M6 de “chaîne de trop”!

2/Charisme
Nicolas de Tavernost aime à souligner que le succès est le fruit d’une démarche collective. Sauf que c’est lui qui a entraîné -et continue d’entraîner ses équipes. C’est lui qui a pris les bonnes décisions. Comme en 2001, lorsqu’il décide de lancer “Loft Story”. Personne n’y croyait, et les médias et le microcosme bien-pensant tiraient à boulet rouge (au propre comme au figuré) sur cette folle idée. On connaît la suite…
“L’entreprise est le lieu collectif le plus abouti, où l’on se révèle et l’on se respecte. On a des buts et des satisfactions communes.” précise-t-il à mes étudiants.

3/Contre-programmation
Capital est un cas marketing unique. D’abord testé en version “6 minutes”, décision est prise de lancer ce magazine, en version rallongée, et en prime time, le dimanche soir!
Nicolas de Tavernost laisse les clefs du camion à Emmanuel Chain avec tous ces encouragements, tant le pari était loin d’être gagné.
En effet, cette case était sinistrée face aux traditionnels films du dimanche soir de TF1 et France 2, qui écrasaient la concurrence. M6 n’avait rien à perdre. Et elle a tout gagné!
Le 6 minutes d’infos et d’autres émissions ou rendez-vous ont été construits avec succès sur ce même principe de contre-programmation.

4/Déclinaison des marques
Tout le monde salue la gestion au cordeau du groupe par son dirigeant.
Un ingrédient de la bonne santé financière du groupe est la diversification des revenus.
Par exemple, faire des émissions emblématiques des marques commerciales, pour générer du CA additionnel.
Comme je le dis souvent à mes étudiants du MSC Médias de ESCP Business School, l’idée est trouver des recettes supplémentaires, pour ne plus dépendre uniquement du marché publicitaire traditionnel.
Je vous conseille d’ailleurs d’aller goûter aux bons petits plats de “Top Chef Le Bistrot”!

5/Flairer l’air du temps
Depuis ces débuts, M6 a toujours voulu se positionner comme une chaîne ciblant les jeunes téléspectateurs. Ce qui signifie avoir toujours un temps d’avance sur les attentes du public.
Après avoir lancé la télé-réalité dite “d’enfermement” avec le Loft, M6 mise sur des programmes plus en phase avec les tendances sociétales.
Ainsi, sans se renier, M6 est passée de la télé-réalité pure et dure, aux “magazines de la vie”.
Bingo!
Autre choix judicieux: demander à des experts d’animer les émissions, en lieu et place des présentateurs classiques! Pour la décoration, pour l’immobilier,… les exemples sont nombreux. L’adhésion des téléspectateurs, fondée sur la légitimité de ces “incarnations”, montre la pertinence de ces choix. Même si, nous, présentateurs, avons pu voir cette concurrence d’un mauvais œil!!!

Je remercie Nicolas de Tavernost pour sa fidèle amitié.
Chaque année, revenir avenue Charles de Gaulle à Neuilly-sur-Seine est pour moi un moment d’émotion, où je me rappelle les belles années années passées à animer sur la chaîne M6!