DRH: ET LA LUMIERE FUT !

Les projecteurs ont été braqués sur les femmes et les hommes de la fonction RH, pendant la pandémie.
Leur rôle, leur engagement, leurs actions, souvent mal interprétés car incompris et non sus, ont tout à coup jailli en pleine lumière.
Oui, mais qu’en font-ils, de cette lumière, nos DRH ?
Éléments de réponses, avec 5 “révélations-confidences”, que j’ai glanées, en coulisses, en animant l’université de l’ANRDH

1) LE DEFI DES TROIS P
Ce n’est un secret pour personne, mais les sujets de “Personnes, Planète, Profit” (people, planet, profit) sont au cœur des défis sociétaux.
Jean-Michel Caye, Directeur People et Organisation, au BCG, nous l’a rappelé.
Et qui, mieux que le DRH, peut les faire avancer ?
Emmanuelle Germani, qui pilote RH et RSE de Kaporal, en est un bel exemple.
Dans son secteur du textile et de l’habillement, elle développe, avec son PDG Laurence Paganini, des actions concrètes (design éco-responsable pensé dès l’amont, relocalisation des productions, …).
Quant à l’humain, dans l’ADN des acteurs de la fonction RH, il reste le pivot clef, et meut toutes les décisions et réflexions.
“Fini le temps du Command & Control” nous a rappelé Charles-Henri Beyssere des Horts, expert de ces sujets et Professeur émérite à HEC Paris.
D’où l’importance d’embarquer les managers, pour développer l’individu au service du collectif. 
Cela signifie par exemple écouter, accepter de ne pas tout savoir, jouer la carte de l’empathie et même “apporter de la douceur”, comme le promeut Majda Vincent, DRH de SODEXO, qui a lancé un programme de leaderhip ambitieux, pour aider chacun à mieux se connaître.

2) LE SOCIAL ET LA COMMUNICATION 
Philippe Cuenot, DRH, Innovation et Développement Social Groupe, a souligné un basique chez Bouygues: « un dialogue social sain et dynamique, ça se construit sur la durée ! »
Et ça aide quand il y a crise ou vents de face !
Laurence Breton Kueny, DRH groupe AFNOR, a souligné les enjeux du juste partage de la valeur, après une crise où les salariés ont été grandement mis à contribution.
Et Claire Silva a mis en avant l’importance de la communication, dans les relations sociales, le positionnement RH, en interne et à l’extérieur de l’entreprise. Comme elle le fait, quotidiennement, dans l’exercice de ses fonctions de DRH groupe chez AG2R La Mondiale.
« Si le DRH ne prend pas la parole, vers l’interne ou l’externe, d’autres le feront. Pour le meilleur, comme pour le pire… » a-t-elle dit.

3) HUMAIN, BUSINESS ET STRATEGIE
Là encore, des sujets récurrents.
Mais, plus que jamais, le DRH doit former avec le Codir et en particulier le DG, un duo incontournable, pour co-construire et co-piloter les décisions stratégiques. Cela doit commencer dès l’amont. La DRH ne doit plus être cantonnée uniquement à un rôle de fonction support.
La pandémie l’a révélé. Les DRH ont été sur le pont et ils ont pris la lumière.
Une manière de démontrer qu’ils ne sont pas là pour faire de l’intendance !
Chez Rémy Cointreau par exemple, ça marche! Marc-Henri Bernard, son DRH, l’a fort justement expliqué.
Des propos qui ont résonné aux oreilles de Izy Béhar, ex Président de l’EAPM (European Association for People Management) et céateur et promoteur de la norme “gouvernance humaine”, et présent dans l’assistance.

4) LES COMPETENCES ET LES GENERATIONS
Myriam El Khomri, ex-Ministre du Travail et dirigeante chez SIACI SAINT HONORE, en est convaincue: « Outre le défi environnemental, le défi digital, il y a un défi de générations ».
Il s’agit de miser sur une vraie GEPEC, constructive, offrant des perspectives, pour accompagner la transition générationnelle.
A ce propos, la stratégie optimiste et déterminée, mise en place autour du dispositif des transitions collectives, par Sandra Hazelart, Directrice des RH, de la Communication et de la Responsabilité Sociétale chez Monoprix, est exemplaire.
Pouvoir faire évoluer les compétences et, comme elle le souligne, “rendre heureux chez Monoprix ou ailleurs (Korian, par exemple) est une vraie fierté”.

5) NE PAS RETOURNER DANS L’OMBRE !
Ce que je retiens en conclusion, des échanges que j’ai animés?
Que les enjeux sont nombreux. Les opportunités aussi.
Et que, c’est aux DRH de prendre leur destin en main.
Au risque de « retourner à la niche » une fois le contexte apaisé. Comme l’a martelé avec pertinence Jean-Emmanuel Ray, éminent professeur à La Sorbonne.
Audrey Richard
, Présidente de l’association a d’ailleurs présenté une nouvelle identité qui participera de la visibilité de ses adhérents et de la fonction tout entière.
Finalement, comme le dit Benoît Serre, DRH de L’Oréal France, le rôle du DRH ne serait-il pas de : « rendre possible ce qui est nécessaire » ?